Avant le discours du président
Macron à Ouagadougou, les philosophes Achille Mbembé et Felwine Sarr estiment
que la France reste un problème pour le continent.
LE MONDE Le 27.11.2017 à 14h18 • Mis à jour le 28.11.2017 à
07h10
Fermons un instant les yeux sur ces
spectacles d’un autre âge que nous offrent les chefs d’Etat africains
accueillant parfois jusqu’à l’obséquiosité le locataire de l’Elysée du moment.
Figure obligée et sempiternelle de telles cérémonies : la foule massée au
bord des routes, haute en couleur et tambours battant, attendant des heures
sous un soleil de plomb ; certains pays allant même jusqu’à fermer leurs
écoles pendant quarante-huit heures pour honorer comme
il se doit cet invité de marque au nom d’une hospitalité africaine de légende.
Fermons-les encore sur cette autre
scène : ces sommets France-Afrique ou Afrique-France,
où un chef d’Etat d’une puissance moyenne réunit une cinquantaine de ses
homologues africains et leur administre des leçons de démocratie, de sécurité,
d’économie, de droits humains et de bonne gouvernance, quand il ne les rabroue pas
purement et simplement.
Que les Africains et ceux qui les
dirigent se le tiennent pour dit. Ils sont sur le point d’en recevoir une
énième. Le dernier locataire de l’Elysée, que la presse de son pays surnomme
Jupiter, s’apprête en effet à prononcer son
discours sur l’Afrique à Ouagadougou, mardi 28 novembre. Comme il l’a
d’ores et déjà montré s’agissant des Africains, il a la condescendance facile.
Aversion, lassitude et appels à la rupture
Tout cela, oublions-le un instant.
Mettons de côté les éventuels malentendus, les affects colériques, voire
l’indignation. Un fait néanmoins demeure : la relation avec la France a
été et reste problématique pour les Africains.
A ce titre,
elle doit faire l’objet
d’un examen sans complaisance, d’une réflexion approfondie et indépendante
tournée vers le futur.
En effet, plus d’un demi-siècle
après les indépendances, la France n’est-elle pas, de tous les Etats
occidentaux, celui dont les interventions dans ses anciennes colonies,
multiformes et répétées, prêtent le plus à controverse ?
N’est-elle pas, de toutes les
grandes et moyennes puissances, celle qui subit de plein fouet l’aversion d’une
part importante de l’opinion africaine ?
Au demeurant, ne l’accuse-t-on pas
de tout et de son contraire, ce qui ne la condamne guère a priori,
mais ne la disculpe en rien non plus ?
Sa présence sur le continent
constituerait, dit-on, une menace pour l’autonomie de nos peuples et leur soif
d’autodétermination. Tantôt elle entraverait le rythme et la direction que
devraient prendre les
transformations dont nous avons tant besoin, tantôt elle imprimerait, de par
ses actions, un cours paroxystique à ce processus, comme ce fut le cas hier
lors du génocide des Tutsi au Rwanda,
et comme cela risque d’être le cas demain, à la faveur de ce qui se trame en ce
moment dans la bande sahélo-saharienne.
Puissance parasitaire, elle vivrait
sur le dos de l’Afrique et ne devrait son rang dans le monde qu’au rapport d’extraction
scellé avec les élites locales au moment de la décolonisation – rapport sans
cesse reconduit sous des formes qui ne trompent plus personne. D’où, au sein
des classes éduquées et de la jeunesse politisée, lassitude, raidissement et
appels stridents à la rupture et au désengagement.
Vieux fond négrophobe
Il y en a qu’étonne encore cette
perception négative. L’arrogance inconsciente du mépris aidant, d’autres nient
l’existence même d’un problème et préfèrent tout balayer du
revers de la main.
Le recul est pourtant indubitable,
et de veau d’or, il n’en est plus. L’aversion, récemment, ne s’est-elle pas cristallisée
sur le franc CFA, précipitant des mobilisations transnationales contre cette
monnaie désormais prise dans les mailles d’un procès en illégitimité qui n’est pas
prêt d’être clos ?
Devons-nous, par ailleurs, faire
semblant de ne point entendre la
clameur qui monte, s’agissant du rôle qui lui est imputé dans la destruction de
l’Etat libyen, laquelle aurait accéléré les dynamiques de désagrégation dans
l’espace sahélo-saharien ? Ou encore les dénonciations répétées de
sa politique migratoire
et l’établissement de centres de triage humain à l’intérieur même des
frontières de pays africains formellement souverains ?
« DANS QUELLE MESURE L’EXTERNALISATION DES FRONTIÈRES DE L’EUROPE A-T-ELLE TRANSFORMÉ LES ETATS
MAGHRÉBINS EN GARDE-CHIOURMES DE L’OCCIDENT ? »
Plus grave encore, dans quelle
mesure l’externalisation des frontières de l’Europe a-t-elle transformé les
Etats maghrébins en garde-chiourmes de l’Occident, attisant par là même le
vieux fond négrophobe et non interrogé de leurs sociétés, puis canalisant et détournant
leur propre ressentiment contre le mauvais objet, les Négro-Africains que ces
Etats enferment dans des camps de fortune, dont ils se débarrassent en plein
désert à la manière de déchets, lorsqu’ils ne les exposent pas à des pogroms et
aux trafics d’un autre âge ?
Très nombreux, ces griefs ne sont
donc pas que symboliques et tout ne se ramène pas a une affaire d’affects
contrariés.
Dans la plupart des cas, c’est
l’ordre géopolitique sorti
tout droit de la colonisation et la place subalterne qu’y occupe l’Afrique qui
sont remis en cause. L’on ne saurait comprendre autrement la dénonciation des accords
secrets et inégaux qui autorisent l’implantation de bases militaires chez nous
et ratifient l’immixtion de la France dans les affaires internes de ses
ex-colonies. Dans d’autres cas, la condamnation porte sur le soutien forcené
qu’apporte le pays des Lumières aux potentats les plus obscurantistes de la
région.
Pour le reste, grossie, déformée ou
non, la présence française en Afrique fait l’objet d’une dispute objective et
il ne sert a rien de prétendre le
contraire.
Ne pas se tromper de
diagnostic
Que disent les Africains sinon que
certaines modalités de l’action de la France sur le continent créent plus de
problèmes qu’elles n’en résolvent ? Qu’en règle générale, ce sont les
Africains qui paient le prix le plus élevé de ces aventures ? Et que cela doit cesser si
tant est que le projet consiste
à se frayer des
chemins nouveaux ?
Reste à savoir pourquoi
il en est ainsi et pourquoi, plus d’un demi-siècle après la décolonisation, il
est si difficile d’infléchir cette logique.
Encore faut-il ne pas se tromper de
diagnostic.
Un antagonisme caricatural voudrait
faire passer la France pour un ennemi du continent. Comme d’autres puissances,
elle y défend ses intérêts. En auraient-ils, il appartient aux Africains
de définir clairement
les leurs et de les défendre avec
la même détermination, chez eux comme partout ailleurs dans le monde, en France y compris. Mais en ont-ils
la volonté et s’en donnent-ils les moyens ? Sauront-ils convoquer toute
l’intelligence nécessaire à cette fin et s’organiser collectivement ?
Dans la poursuite de ses intérêts en
Afrique, la France a, depuis l’époque coloniale, clairement choisi ses alliés
locaux. En règle générale, il s’agit non pas des peuples eux-mêmes ou encore
des sociétés civiles, mais de potentats souvent cruels et sanguinaires.
« LES NOUVELLES GÉNÉRATIONS D’AFRICAINS REPROCHENT À LA FRANCE D’AVOIR
LIÉ SON SORT À CELUI DE CLASSES DIRIGEANTES QUI N’HÉSITENT PAS À SPOLIER L’ESSENTIEL
DE CE DONT LEURS PEUPLES ONT BESOIN POUR ENTRETENIR LES CONDITIONS DE LEUR DIGNITÉ »
Entourés d’une caste servile
déterminée à se reproduire indéfiniment au pouvoir,
il s’agit, dans la plupart des cas, de tyrans disposés à traiter les
leurs comme des captifs de guerre.
L’un des procès les plus
significatifs intentés contre la France par les nouvelles générations
d’Africains est d’avoir lié son sort à celui de classes dirigeantes qui
n’hésitent pas à spolier l’essentiel de ce dont leurs peuples ont besoin
pour créer et
entretenir, chez eux, les infrastructures d’une vie humaine libre de toute
humiliation, qu’il s’agisse des richesses de leurs sols et sous-sols, des
ressources nécessaires à la production artistique et symbolique, ou des
conditions anthropologiques de leur dignité.
Que, sur la longue durée, la politique française
de puissance en Afrique ait été un bric-à-brac de militarisme, de mercantilisme
et de paternalisme n’est point pour les rassurer,
encore moins la cohorte de ceux qui, n’ayant strictement rien à perdre,
sont prêts à prendre toutes sortes de risques avec leur vie et celle des
autres.
Héritière directe de l’ère du
protectionnisme, de l’expansion coloniale et du racisme conquérant, cette
politique aura surtout servi, depuis le XIXe siècle, de
béquille au pirate, à l’aventurier et au bon samaritain, pour ne rien dire de
la caravane armée et
du chasseur d’hommes, du trafiquant d’esclaves et des compagnies
concessionnaires aujourd’hui repeintes aux couleurs du jour.
Du coup, elle n’aura jamais été loin
du crime, disposée comme elle l’aura sans cesse été, à fermer les yeux, chez
nous, sur ce qu’à la vérité nul ne tolérerait dans le reste du monde.
Alors que le capitalisme financier
continue sa mue, ne laissant souvent derrière lui qu’un vertigineux champ de
ruines et des milieux inhabitables et hostiles à toute vie, le grand risque
pour l’Afrique est que, sous couvert de la rhétorique de l’entrepreneuriat, de
la paix et de la sécurité, l’organisation de l’économie ne devienne inséparable
d’activités guerrières, extractives et finalement prédatrices.
Enfermés
dans le giron linguistique francophone
Ne pas se tromper de diagnostic
signifie aussi ne point faire de la France le bouc émissaire de tant de
malheurs que nous aurions pu éviter,
mais que, plus que de coutume, nous nous auto-infligeons.
Ne pas se tromper de diagnostic
signifie, par ailleurs, ne pas lui octroyer davantage
de pouvoir qu’elle n’en a véritablement dans nos affaires. Du reste, libérer notre
imaginaire de ce fardeau mental exige de reconnaître qu’elle ne dispose guère
de la capacité de nous faire faire n’importe quoi, et surtout contre notre gré.
Elle aura beau régner grâce
à la crainte et à la corruption, la France n’a, dans ses ex-colonies d’Afrique,
aucune puissance intrinsèque hormis celle que nous lui avons cédée. Tant que,
dans ce rapport, nous lui permettrons de mettre chaque
fois la plus grande part de son côté, rien ne changera.
« LA FRANCE N’A, DANS SES EX-COLONIES D’AFRIQUE, AUCUNE PUISSANCE
INTRINSÈQUE HORMIS CELLE QUE NOUS LUI AVONS OCTROYÉE. TANT QUE, DANS CE
RAPPORT, NOUS LUI PERMETTRONS DE METTRE CHAQUE FOIS LA PLUS GRANDE PART DE SON
CÔTÉ, RIEN NE CHANGERA »
Etablir un bon diagnostic suppose
finalement de prendre acte d’événements culturels majeurs dont on ne mesure pas
encore toutes les implications pour le futur des relations franco-africaines.
Et d’abord, à supposer qu’elle
se soit jamais retrouvée dans cette position, la majorité des Africains
n’attend plus, aujourd’hui, grand-chose de la France. Il reste à faire le pas
suivant, c’est-à-dire comprendre qu’il n’y a rien à attendre du
reste du monde que nous ne puissions nous offrir à
nous-mêmes.
De façon plus décisive encore, il
n’existe plus, en Afrique, de base sociale assez large et susceptible
d’octroyer une légitimité à la politique française de puissance. Le modèle qui
consistait à engranger le
soutien de potentats sanguinaires et à se passer de
l’assentiment des peuples a atteint ses ultimes limites.
Pour son fonctionnement, ce modèle
présupposait l’existence, par le haut, d’un bloc clientéliste franco-africain
opérant sur la base d’un échange intensif de bons procédés, au sein d’un réseau
asymétrique de protection.
Par le bas, une rente de la
circulation (visas, bourses, possibilités d’aller et de venir et
autres facilités) permettait aux couches moyennes et aux classes éduquées
de participer à ce bloc hégémonique. Deux pilliers, le
franc CFA et la langue française, en assuraient la fluidité.
Or, en partie à cause de
l’aveuglement de la France elle-même, la base sociale sur laquelle s’appuyait
ce dispositif n’a cessé de se fragiliser. Le nombre de ceux qui jadis bénéficiaient de
cette rente s’est drastiquement amenuisé. Attirés par d’autres horizons,
intellectuels, artistes, professionnels en tout genre, étudiants et classes moyennes font
désormais défection. Une bifurcation culturelle s’esquisse parmi les élites.
Elle oppose désormais ceux qui sont enfermés dans le giron linguistique
francophone à ceux qui en sont sortis. Ces derniers parlent d’autres langues
(l’anglais notamment) et s’inscrivent désormais dans d’autres faisceaux
d’intérêt et de sens.
Rejet de
toutes les expressions d’un colonialisme latent
Mais, par-dessus tout, les nouvelles
générations ont pris conscience que les rapports franco-africains postcoloniaux
reposent sur très peu de valeurs que la France et l’Afrique auraient en
partage. Dans un contexte de
tarissement des rentes de la circulation, cette vacuité morale et le défaut de
légitimité qui s’ensuit expliquent, plus qu’on ne l’a laissé entendre, le recul
de l’influence française en Afrique.
Plus que leurs aînés, les jeunes
Africains savent que la survie de l’Afrique ne dépend pas de la France, tout
comme la survie de la France ne devrait guère dépendre de
l’Afrique. Elles ont compris que le fait d’avoir eu, à un moment donné, un
passé en commun ne nous condamne pas à envisager un
futur ensemble, surtout si ce futur doit se construire à notre détriment.
Entre nous, il ne saurait donc
y avoir de
relation que mutuellement consentie.
Il s’ensuit que l’histoire nonobstant, la relation entre
la France et l’Afrique est purement contingente. Rien ne nous empêche d’y
mettre un terme. Encore faudrait-il prendre la pleine mesure de ce que cela
coûte.
Emmanuel Macron est arrivé au
pouvoir à un moment où le processus de décolonisation de l’imaginaire africain
est en phase d’accélération. Désormais, des pans entiers de la jeunesse
rejettent viscéralement les survivances du pacte colonial et toutes les expressions
d’un colonialisme latent.
« DES PANS ENTIERS DE LA JEUNESSE REJETTENT VISCÉRALEMENT LES
SURVIVANCES DU PACTE COLONIAL ET TOUTES LES EXPRESSIONS D’UN COLONIALISME
LATENT »
Les structures fondamentales de
cette décolonisation se donnent le mieux à voir dans
la production artistique et esthétique et dans le renouveau de la pensée
critique.
Les grands déplacements culturels susceptibles
de marquer durablement
le paysage mental dans les années qui viennent s’articulent autour du désir
irrépressible de mobilité, du refus des frontières et de la revendication, y
compris transgressive, d’un droit inaliénable à la circulation.
Voudrait-il sortir la
politique africaine de la France des marais du militarisme, du mercantilisme et
du paternalisme, le nouveau chef de l’Etat français dispose d’une fenêtre de
tir historique. Saura-t-il faire preuve de la puissance intellectuelle et de la
force morale requises ?
Car, pour y parvenir,
affairisme et économisme ne suffiront guère. Ils ne sont, ni l’un ni l’autre,
des concepts. C’est, littéralement, à un autre imaginaire en gestation qu’il
faut se greffer.
Les arts du XXIe siècle
seront africains
A supposer, comme nous le croyons,
qu’il y a encore quelque chose à sauver de
cette relation, de quoi s’agit-il et à quel prix ?
Nul doute, d’abord de la densité des
rapports humains, de la somme des vies communes, des visages d’hommes et de
femmes, tissées au long de quelques cycles de cohabitation, et qui
pourraient constituer un terreau possible de coalitions
fécondantes.
Comment oublier,
d’autre part, la langue, ce bien commun et en supplément, qu’il s’agit à la
fois de dénationaliser et de dé-francophoniser
afin d’en faire une langue-monde, la manifestation vivante de l’universalité
que prône, aujourd’hui, le philosophe sénégalais Souleymane Bachir
Diagne ?
Que dire par ailleurs de la
production artistique et de la création esthétique ? Puisque les arts du
XXIe siècle seront africains, comment ne pas s’en servir pour
faire éclore,
ensemble, de nouvelles virtualités ?
« LA GRANDE QUESTION PHILOSOPHIQUE, ESTHÉTIQUE ET CULTURELLE, MAIS
AUSSI POLITIQUE ET ÉCONOMIQUE DU SIÈCLE EN COURS EST CELLE DE LA MUTUALITÉ, DE
LA MOBILITÉ ET DE LA CIRCULATION »
La réinvention des rapports entre la
France et l’Afrique n’a de sens que si ces rapports contribuent à une nouvelle
imagination du monde et de la planète.
La grande question philosophique, esthétique et culturelle, mais aussi
politique et économique du siècle en cours est celle de la mutualité, de la
mobilité et de la circulation.
Réinventer la relation avec
l’ex-puissance coloniale exige de remplacer le
colonialisme par de nouveaux rapports de mutualité, de réciprocité et
d’égalité. Le vieux lien colonial a pour socle la reproduction structurelle de
multiples asymétries – économiques, politiques, symboliques.
Pour construire ces nouveaux
rapports fondés sur le respect et la mutualité, il faudra en finir avec
l’ensemble des dispositifs symboliques qui assignent aux Africains une position
de subalternité que l’on cherche ensuite à faire passer pour naturelle.
Dans le domaine économique, il
s’agit d’en finir avec la relation d’extraction et de prédation des ressources
naturelles et matières
premières du continent.
Afin d’inverser un rapport
économique structurellement défavorable aux pays africains, la question des
flux financiers illicites rapatriés par les multinationales françaises, des
exonérations fiscales indues, des contrats miniers ou pétroliers léonins
imposés aux Etats africains, de l’effectivité des transferts de technologies doit être mise
sur la table et faire l’objet de transparence.
Un rêve
d’apartheid s’est emparé du monde
Au-delà des jeux de puissance, la seule discussion
d’avenir avec la France, le seul débat philosophique digne d’intérêt avec ce
pays qui a significativement contribué à la vie de l’esprit, c’est
celui-là : comment assurer la
durabilité de ce monde, le seul que nous avons en partage.
Cette durabilité exige la
redistribution la plus équitable possible du droit universel à la mobilité et à
la circulation.
Cette politique de la circulation
planétaire, il nous revient d’en imaginer les
fondements éthiques, à l’heure où le rêve d’apartheid semble s’être à nouveau
emparé du monde.
Cette conversation, c’est à nous de
la conduire,
au-delà de la politique des Etats, avec ceux qui, des deux côtés de la
Méditerranée et du Sahel-Sahara, ne sont pas satisfaits de la manière dont nos
gouvernements respectifs organisent le cloisonnement des mondes et la
reconduction des tutelles anciennes dans les conditions contemporaines.
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